la dernière fois c’était en 1987

mais oui le sujet de conversation, brrr… qu’il fait froid, n’en est pas un si l’on sait qu’en 1987 ( il y a seulement 26 ans ) le printemps avait été aussi pluvieux et froid. Nous n’avons guère de mémoire finalement et c’est rassurant ; au café du matin, cela donne des raisons de parler à son  voisin(e) de comptoir, d’entamer une conversation réchauffante.

C’est dans Libération de ce samedi 25 mai que je trouve des sujets de blog. En vrac, deux pages sur la mariage: Ceux qui n’y ont pas accès le réclament, ceux qui y ont toujours eu droit s’en détournent. Voilà qui remet les choses à leur place, sauf le bon sens. Je me garderai bien de commenter ce sous-titre du journal. Le sujet est trop grave pour le prendre au sérieux ici. D’ailleurs nos hommes politiques en perdent la tête, prodiguant des conseils gros comme des maisons  » je conseille aux casseurs de ne pas se rendre aux manifestations » non je me trompe, » je conseille aux manifestants de ne pas aller manifester », non je me trompe encore « je conseille aux policiers de ne pas oublier de s’y rendre en nombre ». Mais de ce coté là, du nombre, le soir personne n’aura le même. Quand au ministre, ne se trompe-t-il pas de jour. Les casseurs c’était la semaine passée!

L’autre plaisir du journal c’est dans les deux pages suivantes. Que fait Libé me suis-je demandé? Une chronique d’Eric Decouty incroyablement apaisée sur le dernier livre de Marie de Hennezel: Mourir dans la dignité chez Robert Laffont, chronique qui ne s’enflamme pas devant cette étrange thèse: la vraie dignité, écrit-elle, c’est celle qu’éprouve la personne fragile que l’on vient soigner avec tact, douceur, et qui sent à travers gestes et regards qu’elle a toujours sa place dans le monde? Car il n’est pas rare qu’un ultime contact, une dernière parole permette au mourant de lâcher prise et de mourir. L’auteur de la Mort intime connait son sujet. Nous avons publié d’elle, il y a deux ans, Une vie pour se mettre au monde, ou avec Bertrand Vergely, elle aborde la vieillesse de manière régénérante.

Pour en finir avec mes étonnements, je dois passer à la page suivante du quotidien. La semaine …dHubert Prolongeau. Le journaliste va au fil de l’eau, celle de la Dordogne ou il habite à mi-temps ( le veinard, mais cela se mérite). Iconoclaste à tout point de vue. Imaginez qu’il défend son ami Michel Apathie, qui depuis l’affaire Cahuzac, et sa position anti-Médiapart, est jeté aux orties par ses confrères; qu’il se moque encore du gouvernement de l’opinion, médias, sondages et mauvais temps, qui pense que l’impopularité est une politique. Donnez le temps au temps, rappelais-je dans un précédent blog. Cela me semble une sagesse des bords de la Dordogne.

Prolongeau termine par un éloge funèbre de Moustaki: j’aimais ses textes chantés par d’autres, mais sa voix m’ennuyait profondément. Quel aveu dangereux. Hubert Prolongeau prend décidément des risques. Puisqu’on en est là, j’en dirais autant pour moi de Brassens. Mais pourquoi Brel m’émeut-il toujours si fort!

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C’est vous qui le dites, et c’est un encouragement pour nous!

voilà les appréciations de ces derniers jours sur la qualité du service d’envoi des Editions Montparnasse, une note moyenne de 4,8 sur 5….bravo à Angélique qui en a la responsabilité, mais aussi à Sophie et Eric qui l’assistent dans les tâches de suivi et réassort des stocks.

Nombre d’avis : 81

Note : 4,8

10 derniers avis clients

hier 11:31:44

5/5 

commande facile et sécurisée , délai de livraison rapide et surtout respecté. Bon choix d’articles.

2013-05-20 11:40:01

5/5 

Je ne peux que vous féliciter pour la qualité des services rendus : communication, clarté des propositions, rapidité de livraison. Tout cela est bel et bon.

2013-05-20 11:28:58

5/5 

TRES RAPIDE, ET EXCELLENTE QUALITE DU SUPPORT

2013-05-20 11:27:23

5/5 

Livraison très rapide et très soignée. Excellent choix. Contacts très courtois.

2013-05-20 09:22:32

5/5 

Ras

2013-05-19 21:33:21

5/5 

choix, livraison, trés bien

2013-05-19 17:20:24

5/5 

Rapide

2013-05-19 16:32:57

5/5 

Bonne relation clientéle, informations fournies sur les articles et la livraison.

2013-05-19 15:50:38

4/5 

la commande que j’ai passé a été honorée rapidement

2013-05-19 13:32:35

5/5 

Un service exceptionnel, puisque j’ai été appelé quelques jours après avoir passé ma commande, la personne s’est excusée du délai de traitement (alors qu’il y avait des jours fériés dans l’intervalle) et a tenu à me faire parvenir les DVD commandés par porteur dans la journée !

 

 

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Cannes (2)

Sous une pluie battante donc, Cannes présente hors compétition le dernier film de Jacques Lanzmann, Le Dernier des injustes, dont le personnage principal est Benjamin Murmelstein, qui présidait le conseil du ghetto juif du camp de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie.  Et négociait aussi avec les autorités allemandes du camp. La tragédie de la Solution finale. Le rabbin de Vienne contribua à sauver de nombreux juifs, nous dit Lanzmann. Depuis une quinzaine de jours sur nos écrans l’on peut voir la biographie de la philosophe Hannah Arendt. Actualité toujours. Nos mémoires sont là pour ne pas oublier.

Le mensuel Philosophie Magazine publie ce mois-ci un passionnant dossier sur la philosophe – et journaliste- juive d’origine allemande : D’où vient le mal? l’hypothèse Arendt. Dans Eichmann à Jérusalem, récit qu’elle publie sur le procès en 1963 à Jérusalem, de cet officier SS, responsable « bureaucratique » de l’envoi  de millions de juifs dans les camps de la mort, Hannah Arendt développe l’idée de la banalité du mal. La thèse est foudroyante, polémiste aussi. Sommes-nous possesseurs du mal, tous? Pourrions-nous avoir été des Eichmann? Pourrions-nous l’être à nouveau?

Il faut lire et relire aussi les Origines du totalitarisme, la Condition de l’Homme moderne. La peur de la déshumanisation grandissante de l’homme noyé dans la masse.De cet ensemble d’éléments apportés par Philosophie Magazine, je retiendrai cette phrase d’Arendt comme viatique personnel: « les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules. »

Mais penser ne suffit pas. Le XXe siècle fut aussi dévasté par les idéologies. Il y eut des penseurs du nazisme, du communisme.  Alors comment faire? En parler sans cesse, oser dire non, y compris aux idéologies dominantes ( voir les intellectuels français aveuglés par le communisme). Editions Montparnasse publie de quoi alimenter la réflexion. D’autres idéologies ne sont-elles pas redoutables pour l’humanité? Mondialisation, globalisation, marchandisation, financiarisation, libéralisation….savons-nous conserver la place de l’homme?

Juste quelques lignes rajoutés à ce blog: Le sujet est trop important pour être traité en quelques lignes. A signaler donc les articles du Monde et de Libération sur la projection à Cannes du film de Lanzmann. Ils donnent des points de vue plus approfondis, et si on veut aller plus avant dans cette problématique du Mal, avancer dans Philosophie Magazine.

 

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Cannes et la France entière sous la pluie, les parapluies partout au-dessus de nos têtes!

mais décidément pour moi la météo n’est pas un sujet, sauf en début et fin de journal télévisé.  L’actualité, elle, déborde: Conférence de presse du Président français – voir absolument le documentaire que sort Montparnasse sur l’irrésistible ascension de François Hollande- et là on voit que la maxime de l’aîné qu’il préfère,  un autre François, donnez le temps au temps, en prend pour son grade. Les sondages s’impatientent, les chômeurs aussi, le bonheur, que le nouveau François nous prédisait pendant sa campagne, encore plus. Une annonce forte, un bon en avant de l’Europe. Mais quelle Europe?

Dans le Journal du Dimanche, Michel Barnier, Commissaire au marché intérieur, parle de l’harmonisation sociale nécessaire, et demande de sortir de l’ultra-libéralisme qui gouverne les décisions bruxelloises depuis 30 ans. Les peuples européens le disent depuis plus longtemps encore. Sont-ils plus intelligents que les politiques et les technocrates de haut vol? Peut-être. En tous les cas, ils sont impatients. Le Président doit jouer avec un temps sans pitié.

Décider, c’est choisir donc éliminer aussi,- la racine étymologique du latin decidere qui signifie trancher et de caedere, couper– Connaissons-nous les mots que nous employons chaque jour, leur signification juste, la précision qui s’y attache. Voilà donc qu’il faut décider. Et ne pas trop se tromper. Bon courage, Monsieur le Président. Deux de vos illustres prédécesseurs furent des amoureux de la France et de sa culture, l’un dit de droite, Charles de Gaulle, et l’autre dit de gauche, François Mitterrand. Mais les étiquettes qu’ils revendiquaient ou qu’ils incarnaient étaient-elles bien celles-là? Ils brouillaient les pistes, rassemblant au delà de leur camp d’origine, ou bien au contraire contrariant jusqu’à la haine éternelle leurs propres partisans. Simplement sur l’idée qu’il se faisait de l’intérêt supérieur de leur pays. Beaucoup n’aiment toujours pas le second, beaucoup n’ont pas aimé le premier même s’ils le sanctifient aujourd’hui. .

Sous une pluie battante donc, Cannes présente hors compétition le dernier film de Jacques Lanzmann, Le Dernier des injustes, dont le personnage principal est Benjamin Murmelstein, qui présidait le conseil du ghetto juif du camp de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie.  Et négociait aussi avec les autorités allemandes du camp. La tragédie de la Solution finale. Le rabbin de Vienne contribua à sauver de nombreux juifs, nous dit Lanzmann. Depuis une quinzaine de jours sur nos écrans l’on peut voir la biographie de la philosophe Hannah Arendt. Actualité toujours. Nos mémoires sont là pour ne pas oublier.

Le mensuel Philosophie Magazine publie ce mois-ci un passionnant dossier sur la philosophe – et journaliste- juive d’origine allemande : D’où vient le mal? l’hypothèse Arendt. Dans Eichmann à Jérusalem, récit qu’elle publie sur le procès en 1963 à Jérusalem, de cet officier SS, responsable « bureaucratique » de l’envoi  de millions de juifs dans les camps de la mort, Hannah Arendt développe l’idée de la banalité du mal. La thèse est foudroyante, polémiste aussi. Sommes-nous possesseurs du mal, tous? Pourrions-nous avoir été des Eichmann? Pourrions-nous l’être à nouveau?

Il faut lire et relire aussi les Origines du totalitarisme, la Condition de l’Homme moderne. La peur de la déshumanisation grandissante de l’homme noyé dans la masse.De cet ensemble d’éléments apportés par Philosophie Magazine, je retiendrai cette phrase d’Arendt comme viatique personnel: « les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules. »

 

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« Entrer dans la troisième époque du Web »

Alors que le gouvernement de François Hollande vient de décider d’investir massivement dans le numérique pour la France de demain, le philosophe Bernard Stiegler nous dit dans le Journal du Dimanche du 12 mai pourquoi c’est la priorité absolue:  » le numérique provoque une métamorphose de la société bien plus importante que ne le fit en son temps l’imprimé. D’ici à dix ou quinze ans les emplois manufacturiers seront robotisés (…) il n’y aura plus de caissières, plus de manutentionnaires, ni de conducteurs de métro (…). » Pour lui l’activité économique sera conditionnée par le numérique : «  c’est pour cela qu’il faut investir massivement, faute de quoi l’Europe sera vassalisée. Mais cela suppose une politique globale de développement qui doit aller bien au-delà des investissements dans le très haut débit (…) » Il nous prévient qu’il ne s’agit pas d’imiter Google, Amazon, Facebook ou encore Apple mais  » d’entrer dans la troisième époque du Web (…) celle des technologies de l’annotation. Des communautés d’annotateurs apparaissent, qui réintroduisent des éléments d’interprétation humaine débattus et partagés pour affiner les résultats fournis par les algorithmes et les automatismes. »

Les solutions pour Bernard Stiegler sont d’ordre purement contributives, pairs à pairs, gratuites, liées à l’organisation et au partage du temps, de l’intelligence collective. Il élimine en quelque sorte le modèle de production basé sur le financement par le capital, l’amortissement par la vente du produit, la rémunération du travail par ce modèle. Il dessine un monde égalitaire et partageur. Est-ce une utopie? La destruction de valeurs, d’emplois du monde actuel, globalisé et automatisé, ferait place à un monde renouvelé, une sorte d’avenir radieux grâce au numérique!

Au delà de ces questions fondamentales pour l’être humain, – que vont faire les caissières d’aujourd’hui, elles-mêmes consommatrices, etc…? Et Stiegler ne nous donne pas de réponse convaincante-  nous partageons son analyse sur la bataille pour la place de l’Europe dans le monde numérique. Face à Google, Amazon, Apple et bien d’autres qui surgissent non seulement des Etats-Unis mais de Chine, d’Inde, nous avons quelques cartes à jouer pour maintenir notre existence, celle des savoirs, de l’intelligence de conception dans le monde numérique. L’exception culturelle française menacée à la fois par les coups de boutoir des technologies sans frontières et les pressions des Etats prédateurs doit être défendue, à Bruxelles certes, comme le font en ce moment politiques français et artistes, mais aussi par le soutien à l’innovation, en France et en Europe.

Montparnasse joue son jeu dans ce domaine, par goût de l’innovation, par goût des idées, par goût de la place des savoirs dans notre Histoire. Nous avons une idée de la culture, de la place immémoriale de la France – des siècles d’imaginaire, de rêve, de vision humaine. Cette organisation de la France, sans cesse renouvelée, repensée, s’inscrit maintenant dans l’Europe, avec un rôle essentiel.  Les Manufactures, dont je vous parlais dans mon précédent blog, explorent dans Internet, avec vous, à travers ses thématiques, cet avenir, reprenant la fameuse phrase de Tocqueville reprise un siècle plus tard par Hannah Arendt:  » Le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. »  Dans la Condition de l’homme moderne, celle-ci nous prévient: « ce que nous avons devant nous c’est la société de travailleurs sans travail, privés de la seule activité qui leur reste ». Une société de loisirs de masse ? Sans pensée, sans culture!

Le JDD titre son article de trois pages consacré à ce nouveau plan pour la France : Hollande, dessine-nous l’avenir de la France. Soyons sérieux, depuis quand tutoie-t-on le Président de la république!

 

 

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« A l’époque j’avais adoré. Et pourtant j’avais oublié. Comme quoi la mémoire faut qu’on la travaille.

Heureusement il y a des gens utiles pour ça. Merci la Manufacture de la Mémoire« . Merci à vous, Renato Giusti pour ce commentaire posté parmi des centaines d’autres sur la page Facebook de la Manufacture de la Mémoire. Mais il faut que je vous explique. La Manufacture de la Mémoire est une des 13 Manufactures thématiques lancées depuis quelques mois par Montparnasse dans les réseaux sociaux – Facebook, Twitter, Pinterest, et Tumblr.- dans le cadre d’un projet conçu par votre éditeur préféré. Une petite équipe, Cybèle, Philippe, Hugues, Anne-Laure renforcée pour la sélection par Fleur, Jérôme, Antoine, animée par Pierre Raiman, développe ses Manufactures, poste chaque jour une nouvelle, sous forme d’un cahier photo, d’une proposition de vidéos et d’informations.

L’Histoire, le cinéma classique, le documentaire engagé, l’exploration du monde, les arts, l’enfance… 13 thèmes choisis, que vous retrouvez sous des noms plus poétiques- parce que nous croyons aussi à la poésie, à l’esthétisme, au langage, aux mots, à leur signification- Manufactures de la Mémoire, du Rêve, du Regard, d’Ailleurs, de l’Amour, d’Europe, des Scènes, des Lettres, de l’Enfance, du Changement, des Savoirs…un post donc par jour, déjà 80 000 fans accrochés aux publications, aux réactions des uns et des autres.

La Manufacture du Rêve nous emmène sur les traces du Bon, de la Brute et du Truand, le film-culte de Sergio Leone. Au moment ou j’écris ce blog, vous êtes 196 à avoir réagi, je note les deux dernières réactions: « la gueule de Lee van Cleef, j’adore! » et « Quand on tire, on raconte pas sa vie. «  lapidaire, expressif, non?

Manufacture d’Ailleurs montre une curiosité, le goût des chinois copieurs: La Tour Eiffel sur fond de cités-dortoirs près de Shangaï, une Venise avec canaux et ruelles à l’identique- ou presque- près Tiangin, un village montagnard autricien reconstitué pour 950 millions de dollars à Huizhou, et cerise sur le gâteau  un Manhattan en cours de constitution qui devrait être achevé en 2109… Stupéfiant! Pourquoi ces copies?

La Manufacture du Changement est symbolisée par la fameuse tomate carrée  avec code-barre de l’affiche du film Solutions locales pour un désordre global réalisé par Coline Serreau. Le post d’hier annonce la sortie ce mercredi 1 mai du documentaire L’entrée du personnel qui retrace la vie des salariés chinois d’usine de production de poulets.  Mais ou est donc le 1 mai en Chine? J’ai aimé le commentaire de Claude Asil sur le respect des animaux oublié par la société de consommation. Horrible, dégoûtant, à devenir définitivement végétarien. Comment peut-on vivre ainsi?

Manufacture de la Mémoire, l’Histoire avec un grand H. Le post célèbre les grandes batailles de la Légion étrangère. Camerone évidemment dont les képis blancs commémorent le 150 anniversaire. Les réactions sont divergentes, les pour et les contre se renvoient la balle. L’Histoire est un sujet hyper-sensible. Montparnasse qui est responsable de ses publications met les pieds dans le plat. Je retiens cette phrase de Renato Guisti mise en exergue de ce blog: … Heureusement il y a des gens utiles pour ça; merci la Manufacture de la Mémoire. Au delà de toute position idéologique, Camerone commémore le courage de quelques uns.

Manufacture du Regard, ah oui nous aimons cette Manufacture, celle aujourd’hui du regard du peintre sur son Olympia, peinture abondement décrite et analysée par Alain Jaubert dans la fameuse série Palettes.  » Magnifique page qui régale mes mirettes » nous dit joliment Patricia Renaut dans son commentaire de fan. Manufacture des Lettres : c’est le 1 mai 1949 que Simone de Beauvoir publie le Deuxième sexe, et quoique en dise certains internautes sur l’aspect destructeur de l’oeuvre,  – pour Simone de Beauvoir, l’infériorisation de la femme n’est pas un état naturel- je retiendrai surtout que l’actualité persiste à menacer le deuxième sexe de violences, de dominations, d’exclusions, à travers les religions et les idéologies. L’homme n’en a pas fini avec ses peurs et ses obsessions dont la femme reste la victime.

Europe! Allons disons-le, ce sujet essentiel, celui de la réunion des peuples européens dans un même projet culturel et politique, ne fait pas l’unanimité. A travers cette Manufacture, nous voudrions aider à mieux nous connaitre. Le chemin sera long. Ouf, Vladimir Barras nous dit: « j’adore cette page » Vladimir vous êtes un pionnier, vous avez raison. L’Amour, Les Scènes, les Savoirs, l’Enfance, j’y reviendrai. Quant à vous tapez sur votre page de recherche, Manufacture du Rêve, ou celle du thème qui vous inspire et laissez-vous emporter par vous-même.

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Lundi matin

j’écris en général ce blog le dimanche, plus de liberté, plus de temps. J’ai aussi l’impression d’une déambulation ailleurs, un survol personnel ou je m’adresse à vous, lecteur peut-être lui aussi ouvert à tout et à rien. Dimanche, beau enfin, soleil un peu partout en France après des semaines, des mois de grisaille mornes. On a beau dire comme moi que la météo n’est pas un sujet, que je suis au-dessus de cela, que même nous avons bien de la chance d’avoir de la pluie, régénératrice des nappes phréatiques, le ciel gris finissait par plomber le moral. Le printemps n’apparaissait pas. Quelques heures d’un soleil chaud et tout à coup tout ce qui restait tapis derrière l’écorce, la tige sombre parait, le vert pousse partout. Oui enfin, et je peux imaginer un lundi plus léger.

On est lundi matin. Au bistrot. On va boire un seau de café pour se déboucher la tronche qu’on a grave ensommeillée. Comme tous les lendemains de dimanche, hein. C’est ainsi que Jacky Durand commence sa recette  » Sardines, l’écaille des jours » dans le petit livre de recettes de cuisine que publie Carnets Nord/ Editions Montparnasse: Tu mitonnes! l’été. Un régal d’humour, de sens donné à la nourriture. Je passe une vingtaine de lignes dans le café ou se vide les seaux, et voilà un des protagonistes qui aborde enfin le sujet: du coup le Grand a déballé sa boite à explications.  » D’habitude, les tigresses du dimanche, elles me promettent les délices de Capoue. Ben, elle, non », il a soufflé le Grand, songeur. Elle m’a toisé sur l’oreiller comme si j’étais un merlan frit. Puis, elle a fait:  » tu viens avec moi, j’ai envie de sardines?  » Voilà donc un lundi qui s’éclaire avec la recette des amis de Jacky Durand. Il y a de l’Audiard chez l’auteur, du fin en bouche, du menu qui se déguste, de la sardine qu’on voudrait voir ailleurs que dans le port de Marseille. Dégustez bien chaud. Termine-t-il sa recette. Oui, on en redemande.

Je terminerai ce blog sur un sourire, celui de la famille Moulin-Fournier, entre aperçu hier soir dans le journal télévisé. Un sourire incroyable, fatigué et immense, un sourire dû à quelque chose qui nous dépasse, une sorte de joie certes d’être libres enfin, mais qui vient lui aussi d’ailleurs. Cet ailleurs étant celui, nous disent-ils, de leur foi chrétienne. Ils étaient paisibles. Sans haine. Et puis ces mots en réponse aux questions sur les enfants. «  »Ils ont bien vécu tout cela, ils jouaient avec ce qu’ils avaient à coté d’eux, un bout de bois, du sable… » il y a là le mystère de l’enfance, un secret que nous perdons en devenant adulte.

Dans la noirceur de l’actualité, cela faisait du bien. Bon lundi!

 

 

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du vinyle au solaire, un innovateur en panne

Vous avez remarqué, certains quotidiens jouent avec brio du portrait, souvent en 4° de couverture. Il y a les portraits, plutôt noir-bobos de Libération, il y a les portraits plutôt souriant-humanistes de La Croix. Chacun sa spécialité, son fonds de commerce dirait le désabusé de service. En ces temps mornes et grisaillou, je choisis La Croix, celui du mercredi 3 avril. Sous l’appellation ils font la transition énergétique et le titre du vinyle au solaire, voici l’aventure d’une famille française industrieuse. Loïc de Poix, un des deux fils du fondateur de MPO, raconte comment avec son frère, il tente de faire muter l’entreprise. Presseur de vinyle – du temps de son père, ingénieur,- puis au début des années 80 lanceur des premiers CD, enfin presseur de DVD, leader de la spécialité, devenue entreprise internationale, il est confronté à la régression du marché du disque, et maintenant du DVD, même si celui-ci continue à employer un millier de personnes dans plusieurs sites en Europe, et d’abord dans celui de Mayenne, site historique de l’entreprise.

Alors les frères de Poix, soucieux de l’avenir, décident en 2009 de se diversifier dans un secteur plein d’avenir, le photovoltaïque. Ils ont tout pour réussir, de fortes compétences dans le traitement délicat des chaines de fabrication en salle blanche, des salariés motivés et surtout un esprit de pionniers, d’innovateurs. Ils ciblent le haut de gamme, déposent des brevets…et se  retrouvent aujourd’hui face à un marché effondré,  cassé par le dumping des chinois dans une Europe sans protection, ouverte à une concurrence déloyale et destructrice .  Les chinois, à l’origine de cet effondrement,  sont eux-mêmes aujourd’hui victimes de la surproduction qu’ils ont créée!

Bruxelles doit protéger ce marché à l’instar des Etats-Unis qui ont augmenté les droits de douanes des panneaux asiatiques, plaide Loïc de Poix.  Les financements prennent du retard. Les financeurs publics expliquent que pour injecter de l’argent, il faut que les investisseurs privés signent d’abord. Et ces derniers nous disent qu’ils ne peuvent pas se lancer sans les garanties publiques. Incroyable! Pourquoi cette panne? Pourquoi ces réticences à aider l’innovation, si en contradiction du discours officiel! Il a pourtant tout compris: Jouer la carte de la qualité, c’est le seul moyen de se différencier et de pouvoir fabriquer en France. Il faut dire que c’est aussi le secret de la réussite de MPO depuis près de soixante dix ans: Innover, trouver, breveter, oser.

Et nous le savons particulièrement bien à Montparnasse puisque c’est avec Loïc de Poix, que nous avons inventé les deux premiers DVD en Europe, deux films produits par Jacques Perrin, Microcosmos et les Enfants de Lumière C’était en 1997, un joli pari technologique, un risque économique, une réussite éditoriale à laquelle MPO prêtera son concours avec enthousiasme. Alors cher Loïc, bravo encore pour votre audace et votre énergie, nous avons besoin de vous, d’entrepreneurs comme vous!

 

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Salon du Livre, clap de fin.

C’est un endroit à la fois merveilleux et désarçonnant. Tant d’intelligence, tant de beauté, tant d’énergie. Ces collections magnifiques chez Actes Sud, auteurs du monde entier, ou je feuillette l’audace, l’intime, la passion. Couverture attirante que je soulève pour rencontrer déjà ces premières lignes dont je ne peux plus me détacher. Et ainsi allant de stand en stand, voir les grands, les petits, les célèbres, les inconnus. Côtoyer tous ces métiers étranges, découvreurs de talents, talents eux-mêmes, audacieux tous, auteurs, éditeurs, lecteurs.

Voilà donc un endroit d’une richesse infinie, quelques millier de mètres carrés ou se rassemble une immense histoire du monde, des milliers d’histoires personnelles. Voilà la littérature, fruit de nos imaginations, du travail et de l’envie, fruit de nos cerveaux, 1300 à 1 400 grammes de milliards de connections, pour créer ces lettres qui s’alignent. Littérature inouïe qui explorent mieux que tout autre ce que nous sommes. Littérature captivante dans tous ses domaines. Et ci et là, l’essai, le document, qui dans un autre registre joue lui aussi sa partie, donner au réel sa place comme dans l’image le document(aire) complète la fiction cinématographique.

Noir sur blanc, noir des mots sur blanc de la page, 230 en moyenne, que je vais parcourir ce soir, cette nuit, à tout moment pour m’emplir de votre désir, cher auteur, celui de me séduire. Séduit je le suis depuis ce jour ou avant même de savoir lire, je me couchais sur le tapis d’une chambre pour essayer de déchiffrer ce que vous disiez. Vous me parliez déjà d’ailleurs. Plus tard, très vite, je frémirais et m’envolerais grâce à vous. Je ne m’arrêterais plus jamais, fidèle à cette idée : n’importe ou, n’importe comment mais avec ce petit objet de quelques centaines de grammes toujours!

Alors désarçonné encore. Comment choisir, lui plutôt qu’elle? Comment se décider dans cette caverne d’Ali Baba? Trop de trésors, trop de promesses, pourquoi celui-ci et laisser celui-là ? Le titre, la couverture, les premiers pages, la première page? Chacun a sa méthode, mais quand même l’impression m’envahit d’une surabondance – le métier parle de surproduction- trop de mots? trop de trop? et pire, on me propose un peu plus loin de tout mettre dans un « outil » bien mal gracieux, métallique, encombrant, mais ou j’aurais d’un clic des milliers de ses livres qui s’étalent si joliment sous mes yeux. -Je m’arrête là, mon propos n’est pas de comparer papier et numérique, ce sera sûrement pour un autre jour- non je reviens à cette seule impression: comment se décider devant cette abondance?

C’est à ce moment là que j’ai fait un rêve, me transporter chez « mon » libraire, happer quelques instants d’un temps très rempli, parler des livres sur sa table, redire mon plaisir du dernier lu, échanger quelques banalités peut être, mais échanger sur ce sujet que nous aimons.

Enfin redonner à la surabondance sa juste place, quelques cent mètres carrés d’humanité.

 

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Bas prix, faux prix, pire encore (3)

  • et si la qualité de nos assiettes se jouaient aussi à Bruxelles et à Strasbourg en ce moment? La PAC, la politique agricole commune, principal budget européen, soutient la productivité intensive de l’agriculture, le développement d’exploitations toujours plus grandes, des champs et terres de superficies toujours plus grandes. La PAC soutient une idée économique dépassée. Celle qui au début des années 50 a entraîné l’industrialisation de l’agriculture, la disparition programmée de millions de paysans, l’arrivée d’un modèle agro-industriel dont on voit aujourd’hui les ravages écologiques et sur la santé.

Il faut lire l’article publié dans la Croix du mardi  12 mars par 3 chercheurs. Article intitulé: « Un plan Marshall pour l’agro-écologie » . Il faut lire encore l’article paru dans le Monde du 13 mars : « Bataille au Parlement européen sur le verdissement de la PAC » pour comprendre l’enjeu. Une bataille de lobbies tout-puissants, ceux des syndicats agricoles, représentants les « gros », ceux de l’industrie agro-alimentaire, représentants ces énormes firmes, celles qui produisent des milliers de produits transformés, tous plus nocifs les uns que les autres. On se rend compte de la puissance des uns, s’attachant ministres  députés, fonctionnaires au nom de la croissance, du PIB, des intérêts économiques immédiats.

Jean Meckaert, un des  auteurs de la tribune dans la Croix, est rédacteur de la revue Le Projet, une revue éditée par les jésuites dont fait partie Gaël Giraud, jésuite, économiste de grand talent qui a publié chez Carnets Nord l’an dernier, Le Facteur 12, un ouvrage sur l’écart des revenus. Jean Meckaert, avec ses deux autres co-auteurs, lance un appel à un sursaut: changer complètement de point de vue, aider à une autre agriculture, aider à un repeuplement positif des campagnes, retrouver du bon sens, arrêter cette course folle de destruction de la planète pour quelques intérêts particuliers.

La bataille écologique est aussi importante, aussi dramatique, que le fût en d’autres temps de notre histoire contemporaine, la bataille pour la liberté, celle contre le nazisme, celle contre le communisme. Ils ne pouvaient pas ne pas savoir, dira-t-on de ceux qui fermèrent les yeux devant ces drames, ces complices d’un gigantesque crime contre l’humanité. Aujourd’hui ne doit-on  pas faire émerger la même question. Par leurs actions, ceux que les auteurs d’un documentaire que nous sortons ces jours-ci appellent les alimenteurs, auront la même responsabilité devant l’Histoire.

Pour l’argent, ou par idéologie, ils ne veulent pas voir.  Financiers, haut-fonctionnaires européns, ministres et députés nationaux et européens, agro-industriels, ils ne veulent pas voir ce qu’ils sont en train de détruire!

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