ce récit-entretien, publié par Carnets Nord, nous révèle l’itinéraire d’un honnête homme. Marc Ferro a parcouru le siècle à la manière d’un personnage stendhalien. Dans l’Histoire, à 20 ans, dès 1942, agissant et/ou observant, alors même qu’il cherche à comprendre les enjeux de son époque. Qu’il en saisit simplement- il parle presque parfois de naïvement- la complexité. Mais aussi les nécessités. Il y a l’inadmissible qui l’entraine dans la résistance, sur la plateau du Vercors. Il y a l’indignation qui le pousse vers ceux qu’il voit comme opprimés, en Algérie.
Et puis il y a cette passion pour la vérité qui l’amène à s’écarter des communistes français. Directeur à l’école des hautes études en sciences sociales, l’EHESS, puis nommé par Fernand Braudel, co-directeur des Annales, il remet en perspective l’histoire de la révolution soviétique. La bureaucratie totalitaire qui écrase tout.
C’est l’émission « Histoires parallèles » qu’il réalise pour Arte qui en fera un personnage public. Sur les images d’archives allemandes et françaises de la guerre de 39/45, il amène un regard particulier. La guerre devient un face à face humain et inhumain. Les hommes sont pris dans un affrontement terrifiant qui les dépasse.
Marc Ferro donne à l’Histoire la proximité de l’homme. Toujours simplement, presque avec discrétion.