Sur Canal+, la veille du mariage de William et Kate, l’humoriste de service arrive tel le roi de la piste, sous les applaudissements des spectateurs. Toise les journalistes- ce pauvre Stéphane Bern n’a plus qu’à baisser la tête- « ce mariage, je m’en bats les c…« .
C’est lui le chef du plateau. Et du spectacle, et des téléspectateurs. Il répète plus fort encore: « je m’en bats les c… » entraînant toujours plus de rires de la salle. Pas les miens, pas ceux de son voisin Denizot, qui n’ose rien dire, prend l’air géné. Toujours plus grand chef, l’humoriste s’adresse à la salle domptée et enthousiaste, nous la désigne : « Voilà la France que j’aime« .
J’ai un peu honte pour cette salle.
Les millions -milliards- de téléspectateurs qui vont regarder le lendemain, ne sont donc pas grand chose. Voilà ce qu’il faut penser, du monde, de la France nous a-t-il dit en quelques minutes de vulgarité.
Vulgaire, pas drôle. Les humoristes ont perdu ce qui nous faisait rire: l’esprit. Pour s’emparer du micro à toute heure.
Le nouveau patron d’Europe 1 vient de décider de ne plus mélanger ces « humoristes » aux tranches d’information. Il a raison. La politique y gagnera. Nous aussi.