C’était un de ces moments qui s’annonçait paisible, heureux. Nous étions réunis pour ce long week-end de juillet à la campagne, en famille. Il faisait enfin beau, chaud, pas encore trop chaud, comme c’est le cas aujourd’hui ou j’écris ce blog. Certains avaient le projet d’aller voir le feu d’artifice à Périgueux, à 15 kilomètres d’ici. La soirée était belle, joyeuse, animée. Pas de conversations politiques, plutôt ce que les uns et les autres aimaient, ou ils en étaient, comment les enfants grandissaient. Nous étions une dizaine autour de la table, sous les pruniers, avec le soleil qui se couchait derrière les arbres, une scène de film, – le cinéma s’est tellement imposé à nous faire croire qu’on le copie alors que c’est ici le contraire-. En pleine nuit, un sms me réveille. Dans le noir de la chambre, je regarde éberlué, puis horrifié la petite lumière qui annonce ce à quoi nous n’arrivons pas à nous habituer. Le massacre de la Promenade des anglais rejoint celui du Bataclan après les autres, et avant les prochains. La douleur, la peur, les sentiments nous submergent. Demain n’est plus qu’un lent écoulement du temps. Nous en avons entendu, vu, commenté, tant et tant. Des aveuglements dont on ne sait par quoi ils sont animés, des appels dont on peut imaginer les intentions. Décidément, seuls, une fois de plus, les écrivains s’approchent de la réalité . Dans Le Monde daté de ce mardi, Boualem Sansal, écrivain algérien, auteur d’un foudroyant 2084, la fin d’un monde nous annonce que la peine et la solidarité – celles des marches silencieuses, des émotions compassionnelles-ne servent déjà plus à rien, le temps de la prise de conscience n’est pas encore arrivé. Ce jour-là, il suffira d’un seul mot pour que la peur et la défaite changent de camp. Boualem Sansal, au contraire de nos sociologues de salons, sait de quoi il parle. Il habite l‘Algérie, comme Kamel Daoud, il vit la montée des danger de l’islamisme. J’aime ses mots. Ils nous parlent de résistance, d’espérance. Boualem Sansal rejoint ses autres hommes dont faisait partie Romain Gary, les héros de la réalité dont le Compagnon de la Libération savait parler. Et cette fameuse phrase, de l’auteur de l’Éducation européenne à elle toute seule si forte d’espoir et de volonté: Le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres. Un amour du pays, un amour des siens, une force à faire lever.
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