le 21 juin, fête de l’été et de la musique. Pourtant difficile de voir les deux sans trouver beaucoup de sombre: tristesse du ciel, trop gris, trop pluvieux et qui finit par nous mettre de mauvaise humeur. Je suis fatigué, le refrain est sur toutes les bouches, et même la proximité des vacances ne rallume pas l’œil de mes interlocuteurs, voisins, amis. Du sombre dans l’actualité. Rien n’est sûr, le premier ministre, très churchillien, nous annonce; préparons-nous à d’autres attentats, d’autres morts. Il faudra une génération pour éradiquer le terrorisme. Je me demande comment il peut prévoir la fin de ce mal qui nous dépasse, mais dont on comprend bien qu’il s’agit d’un fanatisme religieux qui nous déteste jusqu’à la mort. Notre mort! Par quels moyens entend-il l’éradiquer?
Sombre la mort des ces deux policiers, assassinés, pendant que d’autres sont assaillis à coups de pavés dans des manifestations que l’Etat d’urgence devraient interdire. Que leurs pilotes devraient eux-mêmes s’interdire! Deux à trois fois plus de gendarmes et CRS blessés que de manifestants, mais ceux-ci s’indignent de la répression. Étrange! Militaires, gendarmes, policiers sont submergés. Nous attendons d’eux qu’ils nous protègent et nous les détournons de leur travail pour aller poursuivre des casseurs! le monde marche sur quoi?
Enfin un beau portrait d’Elisabeth Badinter dans le Monde du 21 juin. Article intelligent, bien troussé, enlevé, ou la journaliste, sur deux pages, nous emmène dans les coulisses de la vie de la philosophe, sociologue et écrivain. L’intransigeance de la République vue à travers des souvenirs ( sources citées mais non garanties. Par exemple est-ce Mitterrand qui la qualifie d’intolérante comme le dit l’article, et si oui d’ou vient cette citation? ). Mais ce qui m’intéresse, c’est l’usage des mots. La journaliste la qualifie de rigide, parle même de rigidité. Est-ce de la rigidité ou de la rigueur? Ce n’est pas la même chose. Rigidité cadavérique dit bien ce que c’est à l’extrême. Plus rien ne vit. Il y a là une sorte d’absence d’écoute, d’empathie, presque d’intelligence. Elisabeth Badinter semble pourtant intelligente, très même, alors le bon mot n’aurait-il pas plutôt été: rigueur. Rigueur rime avec exigence. Tout chez la philosophe respire l’exigence. Rigidité est donc un emploi négatif. Comme de qualifier la position adverse de tolérante, lui laissant à elle les principes. Le portrait, petit à petit, crée une image, un miroir déformé volontairement? Tocqueville dans De la démocratie en Amérique, nous avait prévenu: le pouvoir de la presse est nécessaire- le 4° pouvoir, le contre-pouvoir- et dangereux par ses dérives qu’il voit déjà- nous sommes en 1830. La presse peut devenir un tyran sans contrôle.