Un résistant, le livre

et oui, le livre résiste. Il suffit de passer ce samedi au Salon du livre pour se réjouir. Nous continuons d’aimer lire avec cet étrange objet ou les mots, les idées, l’imagination trônent. Objet de toutes les formes, de toutes les couleurs, qui lorsqu’on l’ouvre, nous procure toujours plaisir et étonnement. Il résiste aux prédictions des « modernes »: c’est dépassé, encombrant, le digital- entendez la tablette- permet d’avoir 1 000 textes, si facile en voyage, si commode chez soi. Plus besoin de rayonnages. «  Au Salon du livre, se promener entre les stands des éditeurs provoque chez moi, comme chaque année, la joie et l’ébahissement. La couverture m’arrête, j’ouvre, je lis les premières lignes… à coté, plus loin, je recommence mon manège. Je sens chaque livre comme une gourmandise imaginée par l’auteur des mots, le concepteur de l’objet. La ruse est sur chaque rayon, jubilatoire, presque diabolique.

Pour mon plus grand bonheur, et ici personne ne boude ce bonheur. Parfois jusqu’à la folie moutonnière. Là, depuis deux heures des fans d’Amélie Nothomb attendent leur magicienne en chapeau, ici, les accros de recettes à aller mieux se pressent pour une dédicace et un selfie de et avec Michel Cymes. Oui, le Salon est aussi une gigantesque foire aux vanités, aux représentations et aux petites et grandes douleurs. Là encore, un auteur sans « clients » regarde son voisin dédicaçer 150 livres en une heure. J’accompagne maintenant Georges Pernoud pour le Bon vent que nous publions. Georges écoute chacun, réfléchit aux quelques mots qui feront plaisir. Il est à la ville comme à la scène, attentif, présent, cordial. Il aime ce qu’il fait. Les amis de Thalassa se comptent par millions, ceux qui sont là aujourd’hui, le remercient pour ce qu’il leur apporte, un plaisir hebdomadaire simple et sincère.

Erik Orsenna passe. Ils s’embrassent. Erik Orsenna a donné une préface à Bon vent, dans laquelle, à sa manière, toujours joyeuse, il rappelle le travail —  du si discret Monsieur Georges, comme il le surnomme! Quatre heures de dédicaces du livre, sans course contre la montre. Mais Georges a un train à prendre, s’excuse de ne pouvoir continuer auprès de ceux qui attendent, n’arrive pas à partir, à ne pas donner encore quelques lignes. Merci monsieur Pernoud , continuez et voilà Georges qui promet encore, après 40 ans d’émissions! Noir sur blanc, les mots fixent une vie et une histoire. Et tout autour de moi, la fête continue.

 

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