Quand en 1949, Orwell écrit 1984, et crée le personnage de Big Brother, le grand frère, qui nous veut du bien, et construit pour ce faire un régime policier qui sait tout de chacun, pense-t-il à Staline ou à ses contemporains, tyrans sanguinaires… ou imagine-t-il déjà le monde d’aujourd’hui. Le président américain Barack Obama vient de nous prévenir, les Etats-Unis possèdent Internet et entendent bien que les grandes entreprises US ne soient pas contrôlées en Europe: Si l’Europe tape sur Google et Facebook, c’est qu’ils ne peuvent pas nous concurrencer. Nos entreprises l’ont créé et développé et amélioré de telle manière que l’Europe ne puisse pas lutter.
Nous voilà avertis. Le grand frère américain entend dominer le monde par l’intermédiaire d’un outil qui voit tout, sait tout, dirige tout. Quand Barack Obama parle ici d’intérêts économiques, il pense simplement aux moyens de les affirmer. Les GAFA ( Google, Amazon, Facebook, Apple et maintenant Netflix) nous connaissent mieux que nos proches. Nous leur confions à chaque instant nos désirs, nos déplacements, nos intentions, notre santé, notre argent. Nos consommations traduites en données (algorithmes) nous « encartent » toujours un peu plus précisément dans les data-centers des monstres d’outre-atlantique.
Je m’insurgeais à l’arrivée de Netflix contre l’argument définitif, nous vous donnerons ce que vous aimez, et cela grâce à une mise en données de nos consommations de films. Cet enfermement de nos goûts me semblait rejoindre Big Brother. La machine à observer transformée en machine à décérébrer, la proposition d’enfermement vendue comme une promesse magique. Oui, Big Brother nous regarde. Il est temps de s’en rendre compte.