voilà le soleil d’avril qui joue à cache-cache avec nous et nos humeurs. Nous sentons bien qu’il monte peu à peu au firmament, bien que le passage à l’heure d’été ralentisse de deux heures son ascension du matin. Il y a donc les « pour » et les « contre ». Cela perturbe mon sommeil, dit l’une, les soirées sont plus longues, dit celui qui s’enthousiasme de ce prolongement du soleil, le soir. Pour ma part, j’ai décidé de prendre le meilleur, et de laisser le moins bon. Peut-être, cette posture, très à la mode, prendre le meilleur, me laisse-t-elle mieux goûter aux joies de la vie. Ma psy préférée parle des « petits moments de bonheur » qui font une vie. Bon, pourquoi pas! Et le soleil, sous nos latitudes, y contribue. Au terrasse de cafés, nous tournons nos visages vers ce soleil qui nous réchauffe, petit moment de bonheur, dont il faut vite se détourner avant qu’il ne brûle nos peaux… leçon de philosophie quotidienne, prendre et laisser.
L’autre soir, il y avait la pleine lune. J’étais à la campagne avec des amis. Nous sommes sortis dans le jardin- un potager entouré de murs de pierres- vers 22 heures, après un dîner animé de discussions chaleureuses. La vue de la lune nous a fait taire. Elle était haute, disparaissait derrière les nuages, se dissimulait, réapparaissait à travers les masses sombres qui s’effilochaient, elle nous semblait jouer elle aussi à cache-cache avec nous. C’était magique, fascinant. Illusion voulue de nos imaginations, ce n’était pas les nuages qui avançaient, mais bien cette belle lumière blanche qui se déplaçait à son gré, à celui de son humeur, de sa joie. Nous étions dans un carré de trèfle poussé en quelques jours, trèfle dont nous sentions la douceur. Nous sommes restés couchés dans ce trèfle à regarder la lune s’amuser, nous communiquer sa force et sa douceur. Le monde autour de nous était devenu immense, émouvant, mystérieux et simple, proche et lointain.
Le printemps est là, dont nous sentons l’espérance de vie, celle des débuts, du renouveau, de la sève montante, de la beauté qui se prépare à éclater. Le monde est là qui tourne, et dont les hommes oublient trop souvent sa force et sa fragilité. En attendant je vous souhaite de profiter de ces jours à venir.