et même parfois dans le dernier métro, qui les ramène vite Porte de Versailles, près de leurs animaux, dont on devine qu’ils iront voir une dernière fois, si tout va bien. On les reconnait bien les « paysans » montés à Paris pour quelques jours. Ils ont l’air joyeux, en général bonne mine, et ils sont en petits groupes. Il y a des jeunes et des vieux, bien mélangés, des familles amusées du voyage, et beaucoup d’air frais!
Les paysans, les agriculteurs, les exploitants agricoles… mais comment les appeler ceux qui vivent sur la terre, en vivent (mal) et nous font vivre? Depuis la révolution verte, les cartes se sont brouillés. La révolution verte fût celle de l’industrialisation, de la production intensive, de l’exode rural. Hier, en visitant le Salon, le Président de la république nous parlait de quelle agriculture? Celle, qui poussée par la libéralisation des marchés et l’idée de la croissance par l’agro-industrie, se veut exportatrice et nourrissant le monde? Ou celle qui veut donner au paysan de quoi vivre et au citadin de quoi se nourrir bien?
« En quinze ans, j’ai triplé le nombre de bêtes – 150 vaches laitières aujourd’hui- les prix de vente n’ont pas bougé, les frais ont doublé, achats d’engrais, de nourriture conditionnée, de charges diverses. Je tente de suivre et de m’adapter, j’aime mon métier mais je gagne 600 euros net par mois« . Étrange n’est-ce pas que ce paysan-exploitant agricole, pas un « petit… qui ne voit pas le bout d’une course au gigantisme! Mais qui gagne à cette évolution? L’agro-industrie? Oui sûrement! Pas le citadin-consommateur. Les produits ne sont pas meilleurs, et les prix montent toujours.
L’ouverture des marchés, la concurrence mondiale, écrasent les petits et ne sert à rien: Nos exportations nourrissent qui? . Deux milliards de personnes meurent de faim dans le monde. Nos sur-stocks sont détruits, faute d’acheteurs. Et les productions industrielles sont polluantes et mauvaises pour la santé humaine? Le coût de cette agriculture sur-vendue est phénoménal. Cette agriculture tue la terre au lieu de la protéger.
Le Président parle du « local » et du bio… mais en fin de course, comme s’il était partagé entre deux pressions, celle du capitalisme prometteur d’illusions, et celle d’une sagesse plus proche des hommes, il n’arrive pas à choisir. Qu’importe si nous ne choisissons pas , la nature le fera pour nous.