Ce samedi soir, devant le supermarché casher de la porte de Vincennes, en prononçant ces mots, le Premier ministre, Manuel Valls, laisse transparaître son émotion. Cette émotion touche la nôtre, la mienne. Nous sommes tous des français, ajoutai-je dans mon for intérieur, nous sommes d’abord des français, quelque soit notre confession, – deux musulmans sont morts, assassinés par d’autres musulmans- quelque soit notre profession, où notre origine. J’ai ce matin, dimanche 11 janvier, à quelques heures de la marche à laquelle je participerai, envie d’exprimer cette force grandie en quelques heures dans ce pays. Liberté, égalité, fraternité, les trois mots au fronton de notre démocratie, Une et Indivisible, se lèvent devant la barbarie et l’oppression. Une marche de la résistance, qui vient de loin, d’un pays gaulois, de lumières grandissantes. L’esprit de Voltaire, et de bien d’autres, est là pour clamer le désir de liberté. Liberté et égalité des droits des femmes et des hommes, fraternité recherchée sans cesse comme fondamentale du genre humain.
Fier d’être français, de faire partie de ce peuple, de ses origines, de ses racines culturelles et spirituelles si puissantes (1). Je marcherai pour défendre cela. Je marcherai pour réaffirmer le passé, le présent et l’avenir. Pour que mes enfants grandissent dans cet avenir. Cette marche, à laquelle nous serons des millions, est un extraordinaire signal, comme l’est la participation, à coté d’autres, des chefs d’États et de gouvernements européens. L’Europe se lève devant le danger de l’islamisme, de la destruction annoncée par celui-ci de nos valeurs. La France devient le porte étendard de ce mouvement. Les 17 morts de ces 3 jours sont les avant-gardes de cette résistance: Charlie, policiers, juifs… tous français. Et européens. Tous résistants.
Mais il faut arrêter aussi ce dénigrement de notre histoire, de nos valeurs. Cette auto-destruction par nous-mêmes de ce que nous défendons, de ce à quoi nous croyons. La mémoire doit être juste, non pas sélective. Nos récits doivent être justes, non pas mortifères. Être français, c’est faire passer en premier, en quelque circonstance que ce soit, l’acceptation de cette histoire, de ces valeurs. C’est les reconnaitre comme fondamentales de notre union.
Cher vieux pays, disait celui qui l’aimait tant, Charles de Gaulle, le premier résistant de notre pays devant la barbarie nazie. Cher vieux pays, lève-toi!
(1) les mondes gréco-romain et judéo-chrétien, celui des Lumières, de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, et leurs corollaires: le Code civil ( le code Napoléon), la laïcité ( la séparation de l’Église et de l’État)