Pour la plupart, il touche à sa fin. Le temps? Instable, pluvieux, déconcertant- il y a eu plus de soleil en Bretagne que dans le Midi semble-t-il! Le temps change traditionnellement au 15 août. Les premiers orages, les nuits qui rafraichissent. Le temps? celui qui s’écoule, les jours qui passent et raccourcissent. Ce temps nous affecte, dit-on : le ciel grincheux rend de mauvaise humeur. Et les médias avec ses annonces de lot quotidien de drames, mauvaises nouvelles en tout genre nous l’annoncent gris. Comment penser autrement? La France traversée cet été est verte d’humidité, les arbres fruitiers débordent de récoltes et de futurs pots de confitures de prunes, pêches et autres saveurs. Et j’imagine que notre pays des quatre saisons, d’un climat modéré et d’une terre riche et nourricière devrait en recueillir une humeur reconnaissante. Alors? Rien, cela dépend de la Bourse, de l’Allemagne, du Président français et de son Premier ministre, de ma femme, de mon patron, des autres quoi!
J’ai aimé cet été des rencontres, des regards, ceux de ce couple qui entre Béziers et Lodève tient chambres et table d’hôtes. Une maison perdue perdue dans la garrigue, entre collines austères, terre rouge, oliviers grimpants. Là il y a dix ans, avec leurs trois enfants, ils ont installé l’idée d’une vie joyeuse, d’une table ouverte. Ce soir, nous sommes une dizaine, et grâce à eux, curieux. Curieux du partage avec d’autres. Anne et Olivier sont partout pour nous faire plaisir. Ils ont du plaisir à se donner du mal. Du mal? non du naturel. Anne a écrit un petit livre sur ces années qui vont s’arrêter. Les raisons de la vente de cette maison ? le besoin de souffler, le besoin de changer. Ne pas prendre l’habitude qui risque de transformer en sourire automatique celui de l’accueil. D’autres raisons esquissées sans s’appesantir. Les difficultés financières. L’entreprise d’Olivier en dépôt de bilan, le chômage. Un nouveau travail qui ne lui laisse pas de répit, et à terme l’impossibilité d’être cet homme présent pour Anne et ses enfants. Ils resteront dans la région. Ils vivront autrement. Ils n’auront plus ce bel endroit. Ils auront d’autres rencontres, aussi belles, j’en suis sûr. Merci Anne et Olivier pour ce formidable optimisme, et cette générosité.
Un titre en Une du Monde et de Libération. Le martyre des chrétiens d’Orient. Pourchassés, persécutés. Nous découvrons à travers le drame des arabes chrétiens d‘Irak, une réalité bien plus ancienne. Liban, Iran, Égypte, Algérie, Soudan, au fur et à mesure que les pays musulmans renforcent leur religion, les minorités subissent l’oppression, l’exclusion, parfois la mort. Pourtant ces terres furent celles des premiers chrétiens. Avant que les cavaliers de l’Islam ne les conquièrent, convertissent leurs occupants. Pas tous. Ceux qui restèrent sont obligés aujourd’hui de fuir. Laissant leurs maisons leur travail. L’Occident les a oubliés. Les États-Unis en abattant la dictature de Saddam Hussein ont libéré probablement pire que lui. En tous les cas nous assistons à la destruction d’un pays, à une guerre civile sans pitié.
Pendant cette période estivale, la presse écrite nous propose des grands récits, des grandes enquêtes. Évidemment le lecteur a du temps. Bien joué! La série du Monde sur sa propre histoire était passionnante. L’écriture, le choix du sujet en faisait une série sans complaisance sur soi-même. Ainsi la double page sur l’aveuglement du journal sur l’entrée des Khmers rouges à Phnom Penh, traités par le Monde en libérateurs alors que le génocide avait déjà commencé. L’idéologie comme lunettes de lecture. Staline, Mao, Castro, Khomeiny et les suivants! Un éditorial sur la situation en Libye posait la question. Ne nous sommes nous pas trompés en renversant Kadhafi ? Question posée bien tard. Le temps passe, la Terre tourne.