Titre d’un quotidien du matin: la victoire de l’équipe de France ( sur la Suisse) donne du moral aux français. Commentaire encore des journalistes politiques : si les brésiliens ne sont pas en finale, le Brésil implosera. Panem et circenses, pain et jeux du cirque, ou encore du pain et des jeux selon la formule attribuée sous la Rome antique à la distribution à la population,par les empereurs, de pains et de jeux pour obtenir sa bienveillance, la paix quoi! Je suis content de la victoire des français, d’autant plus que l’équipe est superbe, cohésion, rapidité, fluidité, un régal! mais je peux m’empêcher d’avoir une pensée pour le perdant.
Boko Haram, un nom qui effraie le monde entier. Cette secte islamiste qui enlève, tue, viole. Pauvres femmes et filles entre leurs mains, converties de force, mariées de force. Mais est-ce bien nouveau l’enlèvement de femmes par des « soldats » en guerre? Sûrement pas. Ce qui est nouveau, c’est le tapage médiatique autour de ces violences. Il n’y a d’ange pur qu’au ciel. Sur cette terre, nul n’échappe au diable, l’ange et la bête : quelque soit la couleur de sa peau, son origine géographique, sa culture, son instruction, son idéologie. L’Histoire est redoutable. Sans pardon pour l’homme, victime un jour, bourreau le lendemain. Et comme ce blog entend souligner l’influence des médias et la permanence de l’Histoire, ici il s’agit de montrer la résonance que les médias offrent à nos indignations. Nous pouvons aujourd’hui protester contre ces violences.
Vincent Lambert, « légume » ou pas « légume »? Le Conseil d’État vient de trancher dans ce qu’on appelle l’affaire Lambert, du nom de cet homme, en état végétatif depuis 6 ans, dont la femme demandait aux médecins l’arrêt des soins le maintenant en vie. Les parents de Vincent Lambert s’y opposait, au nom de la vie. Quelle vie? Avant son accident, Vincent Lambert avait exprimé à sa femme son souhait qu’il n’y ait pas d’acharnement thérapeutique s’il se trouvait dans cet état. Les médecins plaidaient pour l’arrêt des soins. « Légume » a tranché le Conseil d’État, dont le Président explique que c’est la plus difficile décision prise par ce Conseil depuis 50 ans. Et comme l’actualité ne s’arrête pas, je rajoute à ces lignes, celles qui tombent sur la décision de la Cour européenne des droits de l’homme interdisant à la France de mettre en œuvre la décision du Conseil d’État tant qu’elle n’aura pas statuer.
Ici on débat de la vie qui occupe un corps sans mouvement, là on tue et on viole sans vergogne des corps magnifiquement vivants. Quel prix donnons-nous à la vie? Peut-être, quoique on pense de la décision prise, que le plus bel exemple de ce prix, est ce débat même!
Je parle à un ami de l’Illusion démocratique. Il me répond, les Lumières m’ont toujours nourri. Il a raison, et mon blog lui donne tort. Il a tort, et mon blog lui donne raison. Nous sommes nourris d’espoir et de désespoir. La vie, quoi!