toujours plus vite, toujours plus bref. Voilà nos deux cowboys du jour sur Twitter, qui dégainent plus vite que leur ombre : Toujours plus de destruction d’emplois dans les télécoms grâce aux excès low cost de Free Mobile, nous dit Lucky Luke de Montebourg dans sa défense du territoire pur et dur. Et votre bilan, monsieur le ministre? répond aussi vite le Joe Dalton alias Xavier Niel, le rapace des cités et des villes minières. Sous-entendant par là que le grand et beau joueur d’harmonica se contente de la musique au lieu de plonger comme lui dans le corral sanglant de l’entreprise.
Bah, voilà que les arguments ne nous apportent guère de solutions, sauf à penser que Twitter est le dernier argument recevable, vite dit, vite propagé, vite oublié. Ce qu’on dit n’a pas d’importance. Ce qu’on fait ne se dit pas. Ou si peu. Quand à moi, je constate une fois de plus que le paradoxe du progrès – ici le bas prix au nom du consommateur-roi- fait la fortune des uns et la misère des autres. On n’y voit que du feu, commentait ce matin l’habitué du comptoir, à la fois désabusé et sage. C’était à propos de quoi d’ailleurs? Qu’importe. De tout et de rien. De l’actualité pas drôle du tout comme d’habitude, de l’horoscope, pas assez réjouissant, de la météo, des faits divers. Trop divers.
Une amie m’envoie un joli projet d’édition, des pensées quotidiennes accompagnées de photos, belles, fortes, d’endroits, d’horizons, de visages du monde entier. Des sourires, des regards, un arbre, le vent coulant sur l’eau. A porter sur soi en toute circonstance pour mieux voir ce qui est beau aussi. Beau. A bicyclette, chaque matin, je contemple, en traversant la Seine sur la passerelle des Arts, l’île de la Cité, le soleil qui se lève- il se lève toujours, même quand, caché par des nuages, je ne le vois pas- les saisons stimulantes: froid de l’hiver de ces jours, je peux me couvrir, pluie au retour, j’endosse l’imperméable… horreur quand même ces cadenas qui défigurent ses bords. Arrête grincheux! Tu es loin du Net. Profite.