Dans Le Parisien de ce samedi 30 novembre, voilà une parole libre, celle de Nicolas Hulot enfin. Il nous dit que l’écotaxe est une mesure juste, juste de taxer les poids lourds pour la pollution qu’ils engendrent. Il nous dit aussi que cette révolte se trompe sur les causes et les conséquences de la faillite bretonne. C’est le modèle agro-industriel choisi il y a quarante ans qui ruine la terre bretonne et ses habitants. Ses immenses porcheries polluantes, ses laiteries, ses élevages de poulets en batteries, ses abattoirs gigantesques subventionnés par la PAC, la politique agricole commune, ce modèle est destructeur, inutile, dépassé. Il sert quelques grands groupes financiers, et il est basé sur un discours mensonger; nourrir le monde avec nos excédents, améliorer le sort des paysans, procurer des emplois confortables à ceux qui vivaient autrefois durement sur la terre bretonne– et partout en Europe, le même résultat catastrophique-
Mauvais produits issus d’une terre dévastée, destruction des équilibres paysans dans le monde entier, famine croissante du tiers-monde, il faut revenir à une agriculture nourricière, non plus basée sur la quantité par l’industrialisation mais sur la quantité par la qualité, créatrice d’emplois. Créatrice d’humain. Ou la terre, les villages revivront, ou les hommes et les femmes trouveront de quoi vivre. Oui ce modèle de production et de distribution industrielle nous fait croire le contraire en nous vendant l’idée de la consommation basée sur le bas prix. Le consommateur-roi est un citoyen aveugle qui tue son emploi et la terre. Nicolas Hulot appelle à une vraie révolution verte, celle d’une chaîne de valeurs réelles. Ou la relocalisation des échanges entre production et consommation réduira cette circulation folle à travers l’Europe de poids lourds polluants. Une régression, disent ceux qui profitent de ces échanges. Cette parole longtemps dominante peut contempler son échec dans la révolte des bonnets rouges. Mais ceux-ci ignorent la cause réelle de leur ruine, et les solutions pour y remédier.
Nicolas Hulot pense encore, et le dit: …quand bien même les propositions viendraient du camp adverse, il faut être capable de les supporter. Ce qui réconcilierait avec la politique. Esprit libre, pensant que nous devrions tous être écologistes quelque soit nos idées, voilà une voix à écouter! Nicolas Hulot n’était pas ce weekend à Caen, au Congrès des Verts. Ou se déchirait une « écologie » plus préoccupée par ses luttes intestines et son goût du pouvoir que par l’intérêt général. Décidément l’écologie n’appartient pas à un parti. Elle est notre bien à tous. Nos vrais « guides » en la matière s’appellent Pierre Rabhi ou Muhammad Yunus.…ils pensent vrais, ils disent ce qu’ils pensent, ils vivent ce qu’ils disent. Le pouvoir, les ors du du pouvoir ne sont pas de leur monde.