Lundi matin

j’écris en général ce blog le dimanche, plus de liberté, plus de temps. J’ai aussi l’impression d’une déambulation ailleurs, un survol personnel ou je m’adresse à vous, lecteur peut-être lui aussi ouvert à tout et à rien. Dimanche, beau enfin, soleil un peu partout en France après des semaines, des mois de grisaille mornes. On a beau dire comme moi que la météo n’est pas un sujet, que je suis au-dessus de cela, que même nous avons bien de la chance d’avoir de la pluie, régénératrice des nappes phréatiques, le ciel gris finissait par plomber le moral. Le printemps n’apparaissait pas. Quelques heures d’un soleil chaud et tout à coup tout ce qui restait tapis derrière l’écorce, la tige sombre parait, le vert pousse partout. Oui enfin, et je peux imaginer un lundi plus léger.

On est lundi matin. Au bistrot. On va boire un seau de café pour se déboucher la tronche qu’on a grave ensommeillée. Comme tous les lendemains de dimanche, hein. C’est ainsi que Jacky Durand commence sa recette  » Sardines, l’écaille des jours » dans le petit livre de recettes de cuisine que publie Carnets Nord/ Editions Montparnasse: Tu mitonnes! l’été. Un régal d’humour, de sens donné à la nourriture. Je passe une vingtaine de lignes dans le café ou se vide les seaux, et voilà un des protagonistes qui aborde enfin le sujet: du coup le Grand a déballé sa boite à explications.  » D’habitude, les tigresses du dimanche, elles me promettent les délices de Capoue. Ben, elle, non », il a soufflé le Grand, songeur. Elle m’a toisé sur l’oreiller comme si j’étais un merlan frit. Puis, elle a fait:  » tu viens avec moi, j’ai envie de sardines?  » Voilà donc un lundi qui s’éclaire avec la recette des amis de Jacky Durand. Il y a de l’Audiard chez l’auteur, du fin en bouche, du menu qui se déguste, de la sardine qu’on voudrait voir ailleurs que dans le port de Marseille. Dégustez bien chaud. Termine-t-il sa recette. Oui, on en redemande.

Je terminerai ce blog sur un sourire, celui de la famille Moulin-Fournier, entre aperçu hier soir dans le journal télévisé. Un sourire incroyable, fatigué et immense, un sourire dû à quelque chose qui nous dépasse, une sorte de joie certes d’être libres enfin, mais qui vient lui aussi d’ailleurs. Cet ailleurs étant celui, nous disent-ils, de leur foi chrétienne. Ils étaient paisibles. Sans haine. Et puis ces mots en réponse aux questions sur les enfants. «  »Ils ont bien vécu tout cela, ils jouaient avec ce qu’ils avaient à coté d’eux, un bout de bois, du sable… » il y a là le mystère de l’enfance, un secret que nous perdons en devenant adulte.

Dans la noirceur de l’actualité, cela faisait du bien. Bon lundi!

 

 

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