la crème de la crème, avec 12 autres psychothérapeutes, répondent à la question : qu’est-ce qu’être psychothérapeute? pour Etre Psy 2. De la Psychanalyse à la Psychothérapie. La présentation de son questionnement par Daniel Frydman, auteur de ses entretiens, donne le ton : « l’éclectisme (ou la pluralité des méthodes) est de plus en plus revendiqué par les psychothérapeutes (…) aucune méthode ne peut prétendre être la panacée à la multitude des symptômes du mal-être. (…) elles poursuivent la quête d’une alternative plus tolérante, moins sévère, moins répressive (…) tout se passe comme si la transcendance avait basculé avec la naissance de la culture psycho-thérapeutique du coté d’un sujet désormais délesté de sa culpabilité, libéré de son péché originel et de ses avatars.
Après Etre Psy 1 qui interrogeait les psychanalystes, voilà donc les enfants de Freud qui tuent le père? D’une certaine manière oui! mais ils reconnaissent tous la filiation, l’apport de Freud, son incroyable découverte. Ecoutez-les raconter leurs parcours, leurs manières d’approcher les maladies, leurs patients, les souffrances psychiques. Issus souvent de la médecine – ils sont alors psychiatres- ils s’écartent de cette seule pratique pour aborder des soins totalement différents. Christophe André, pionnier du comportementalisme: on peut distinguer la psychiatrie et la psychothérapie en comparant les médicaments à la bouée de sauvetage qui permet de ne pas se noyer et la psychothérapie aux leçons de natation qui permettent de nager. Ils viennent de la psychanalyse, mais pas toujours, comme Boris Cyrulnik, célèbre neurologue et psychothérapeute, qui développe la théorie de la résilience et qui laisse le divan de coté, ou comme Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, aujourd’hui théoricien de la thérapie familiale et de la thérapie de couple. Ni psychanalyste ni psychiatre, ni psychologue comme Valérie Colin-Simard, Gestalt-thérapeute, thérapeute de l’âme, qui privilégie l’expression corporelle et émotionnelle sur l’analyse intellectuelle de la parole. La Gestalt-thérapie est enfant déviante de Freud créé par Fritz Perls, un psychanalyste, dans les années 40: qu’est-ce qui se passe maintenant quand vous me parlez du passé? demande le thérapeute.
J’ai été fasciné par Olivier Chambon, psychiatre de formation, psychothérapeute dans ses pratiques, qui propose une approche visant à développer la conscience. Il étudie aujourd’hui les états modifiés de conscience, l’hypnose, l’EMDR, l’imagination active de Jung, le rêve éveillé, les voyages chamaniques, les pratiques gestaltistes. En fait il ne s’interdit rien. C’est son patient qui l’entraîne à telle ou telle pratique. INos psychothérapeutes sont tous bien loin des codes institutionnalisés de la Faculté ou de l’Université. Ils considèrent le psychisme dans tous ses états. Ils sont soignants, ont réalisés des analyses ou des thérapies personnelles, au contraire de la plupart des psychiatres et psychologues. Ce travail de connaissance de soi, le suivi et la formation permanente de ce travail (la supervision chez les psychothérapeutes) sont indispensables pour comprendre les souffrances de l’autre. Ces entretiens font le tour des pratiques, des besoins, d’une évolution passionnante. Les psychothérapeutes bousculent les idées reçues, affirment leur responsabilité. Ils sont à l’écoute!