Barack Obama est le héros d’un film-documentaire réalisé par William Karel et diffusé sur France 2, tardivement, le soir des élections américaines. Evidemment le héros de ce film n’est pas encore réélu. Quand William Karel nous fait son portrait rien n’est sûr. Quand le spectateur le découvre, rien n’est fait. Nous sommes bien dans le cadre dramatique de l’incertitude. Du passionnant suspense. Qu’est-ce qui fait donc que nous restons fascinés, bien après les résultats, par le portrait qui s’en dégage? Est-ce parce que William Karel nous parle de son admiration pour la série The West Wing – titre français : Maison Blanche– la célèbre série américaine? qu’il en reprend les codes: une partie de l’action du film se passe dans l’Aile Ouest de la Maison Blanche ou la caméra suit le président américain dans les couloirs que nous avons déjà l’impression de reconnaître ceux de la série évidemment.
Obama met les pieds sur la table,circule à toute allure ou au contraire très cool s’adresse à sa secrétaire, décontracte ses visiteurs. Il y a de nombreuses scènes, explications sur la vie agitée et paradoxale du Président américain. Retenons-en une. Nous voyons Obama prendre la décision du raid risqué sur la maison près d’Islamabad ou l’on suppose que se trouve Ben Laden, tout en participant à des festivités officielles. Le Grand dîner des journalistes accrédités à Washington. En smoking, il sourit, fait un discours plein de « blagues »… Après le dîner il rejoint la salle des opérations, suit en direct le raid, respire quand se confirme la présence du chef islamiste, sa capture, son exécution.
Je ne vais pas vous raconter la stupéfiante machine américaine racontée par le remarquable documentaire de Karel. Courez le voir sur Pluzz pour quelques heures encore…
Ce qui me semble incroyable, c’est à quel point l’image brouille réalité et fiction. Le talent de William Karel est aussi là, dans cette façon d’utiliser les repères de la fiction pour nous livrer une vision au plus près de la réalité. Nous en avions parlé sur l’affaire DSK. La justice américaine, les codes de la police, nous étaient déjà familiers. Ici la dramatisation produite dans le film sert la démonstration rigoureuse de Karel. Du beau travail!
Rappelons que William Karel est également le réalisateur du Monde selon Bush .