Les spectateurs de Solutions Locales pour un désordre global, le film de Coline Serreau, se souviennent sûrement d’un de ses « acteurs » étonnants, Dominique Guillet plaidait pour une agriculture sauvegardant la bio-diversité. Pour moi c’était une découverte, Dominique Guillet nous parlait de semences anciennes, des 650 variétés de tomates par exemple, que Kokopelli, l’association dont il est un des fondateurs, conserve et propose aux jardiniers, aux maraîchers, à tous ceux qui souhaitent cultiver et apprécier les goûts les plus variés. Une découverte, parce que Dominique Guillet expliquait que cette actvité de protection de la bio-diversité était « interdite », parce qu’en marge des normes françaises et européennes établissant les semences autorisées. Oui il y a un catalogue officiel contrôlant les semences. Et qui aboutit à interdire à quiconque le voudrait la reprise et la circulation de ses propres semences ou de celles qui ne sont pas « inscrites » dans ce catalogue. Cela établit de fait un contrôle des semences par les « grainetiers », les industriels de l’agro-alimentaire.
Sur plainte d’un de ces grainetiers, la Cour de justice de l’Union européenne vient de condamner Kokopelli à une amende de 100 000 euros pour « concurrence déloyale ». Son tort ? donc proposer des semences et épices, non-inscrites au catalogue officiel, et par leur nature même, non-homogènes. L’Union européenne ne reconnait pas à Kokopelli son rôle fondamental de catalogue unique de conservation des espèces, de protecteur de la diversité. C’est pour moi un véritable non-sens. La nature échappe à la logique d’une limitation des espèces et des variétés. Ce contrôle est absurde. Le « marché » est ici réducteur des nécessités de la nature. Alors pourquoi l’Union européenne, qui parle sans cesse de protection de la diversité, agit en sens contraire de celle-ci? Pression des industriels, aveuglement technocratique? peut-être tout cela, et bien d’autres choses encore. On dit que les lobbies sont très puissants à Bruxelles, que le monde anglo-saxon dicte sa loi aux commissions. Nous dénonçons souvent dans ce blog les décisions bruxelloises, celles sur les OGM, sur les importations des pays émergeants.
Alors signez la pétition demandant au Président de la république française d’user de son droit d’intervention. Au vendredi 12 octobre, plus de 40 000 personnes l’avaient signée. Aidez Kokopelli.