Grand calife, cela sent le brûlé. Ces horribles images sur le pont en face du musée d’Orsay. Ce boxeur fou tapant sur un gendarme mobile qui ne sort pas son arme, qui se défend avec son bouclier et dont on craint qu’il ne soit lynché ou balancé dans la Seine par les émeutiers. Émeutiers qui n’étaient plus des gilets jaunes? Est-ce sûr? La république attaquée, la république héritière de la révolution française, qui s’émeut alors que ce sont les ancêtres des gilets jaunes qui l’ont fondée avec la même violence, la même haine. Autre temps, autre mœurs! La république serait légitime en se défendant contre les émeutiers là ou la monarchie ne l’était pas ou plus?
La même sidération devant l’écran. A Paris, une violence extrême, en Province des défilés plus bons enfants. Calife, ne vous trompez pas : quand vous mettez tout sur la violence et tout sur le Pouvoir d’achat. N’y a-t-il pas une autre question qui est beaucoup plus dangereuse pour vous. Le Progrès est-il légitime? Ne laisse-t-il pas trop de gens sur la route? Pas seulement un problème d’argent, de revendications salariales, mais bien plus l’expression d’un malaise. Il faudrait peut-être délocaliser le Palais de l’Elysée, vous installer à Prémery ou dans un des milliers de Prémery de France. On vous a comparé à Bonaparte quand vous avez enlevé le pouvoir, réussi à chasser tous les prétendants au califat. Bonaparte est parti en campagne, il a franchi le Pont d’Arcole sous les balles avant de revenir vainqueur à Paris.. Si vous installiez votre QG de campagne dans un de ces villages moribonds, si vous vous mettiez au cœur des Gilets jaunes?
Je ne vous propose plus de sortir du Palais par une porte dérobée, déguisé en promeneur… je vous propose de vous mettre au centre du pays, bien en vue, de mener la bataille avec eux, pour eux et pas contre eux. C’est ce qu’ils attendent de vous, au fond.
« on mort à petit feu » dit un artisan dans le JJD. C’est cela votre front. combattre la mort à petit feu. Courage!