Nous nous souhaitons traditionnellement ces vœux : santé, amour, argent. Santé, parce que lorsqu’on a la santé, on peut profiter de la vie. Amour, parce que nous avons besoin de ce sentiment pour ressentir la vie comme pleine. Argent, parce que celui-ci nous permet d‘avoir ce que nous voulons dans la vie. Alors ces vœux que nous échangeons sont aussi nourris d’espoir. Et de croyances, l’argent ne fait pas le bonheur, mais y contribue, l’amour ne dure pas, mais qui n’y aspire pas au moins un temps – mais qu’est-ce que c’est l’amour?- quand à la santé, une évidence : être malade, souffrir, avoir des fonctions réduites, n’est souhaité par personne. Et surtout pas pour soi. Voilà donc les trois clefs du bonheur!
Je n’irai pas les remettre en cause, parce que probablement j’y aspire moi aussi, plus ou moins: avoir tout ou partie de ces trois clefs m’apporteraient joie et sérénité. Un corps fonctionnant comme une belle mécanique huilée, un cerveau puissance maximum, enfin un pécule me permettant de voir venir et plus, un cœur plein de chaleur et d’échanges avec l’autre. Les trois vœux de la lampe d’Aladin. Tiens Aladin, tiens le paradis terrestre, tiens la pomme, le fruit défendu, cela me rappelle que je ne me contente jamais de ce que j’ai, que je veux toujours plus, que le désir et l’envie sont les deux mamelles de l’amour et de l’argent. Reste la santé. Ne servirait-elle qu’à porter ce corps jusqu’à sa fin inéluctable?
La bonne nouvelle, c’est un américain qui a fait fortune dans les logiciels, qui nous l’apporte. Il crée un dieu enfin sûr et certain, celui de l’Intelligence artificielle. Un dieu sans envie et sans désir, un dieu parfait, un dieu au-dessus des hommes – créé par eux quand même!- un dieu qui aurait l’éternité avec lui et qui la donnerait aux hommes. L’aspiration définitive, parce que pour profiter des trois vœux précédents ce serait bien aussi de ne pas mourir. Gageons que cet américain y croit, et qu’en plus cela va lui faire gagner de l’argent. Bonne année!
ps attention, Dieu ou dieu échappe toujours à l’homme…