Une première chose dont nous sommes sûrs en cette période, c’est de la présence des confiseurs à chaque coin de rue, et sur Internet évidemment qui envahit nos vies sous toutes ses formes: ici même, dans ce blog, sur le site des Editions Montparnasse qui vous informe et qui répond à vos commandes nombreuses ces jours-ci.
La trêve bienvenue est plus difficile à cerner. Le monde est en guerre, les journaux nous le rappellent. Etrange Une du Journal du Dimanche Ces djihadistes qui seront bientôt libres, et d’enfoncer le clou : 70 à 80 condamnés pour terrorisme seront libérés dans les deux ans. Avait-on besoin de cette information le dimanche de Noël? A quoi sert-elle ? N’y avait-il pas un autre message à envoyer ce jour-là? On ne pouvait pas démontrer de manière plus éclatante le coté anxiogène des médias, et aussi le manque de nuances du média. Combien y a-t-il dehors de terroristes que nous ignorons? bien plus, alors au fond nous pouvions nous passer de cette Une?
J’aurais pu en imaginer une autre : avènement il y a un peu plus de deux mille ans d’un enfant messager, un enfant nommé Jésus qui veut parler d’amour et de bonheur. Etrange, croyance ou mythe, c’est une des plus fortes histoires de l’humanité et le JDD passe à coté. Même Le Monde qui n’est pas particulièrement enamouré de cette épopée y consacre une page, avec il faut le dire non pas Jésus en héros mais Noel, une croyance décrite par Claude Lévi-Strauss en 1951 ici et ailleurs. Lévi-Strauss salue le mythe comme fondateur des civilisations. Aujourd’hui nous aimons mieux ceux des autres que les nôtres. Nous aimons mieux, comme ce chercheur du CNRS dans le même journal, Bouddha, Allah que Dieu. Mais Noel, c’est un enfant, un message porté par un enfant dans une crèche, pas autre chose et si nous ne le savons pas, autant rester chez soi, arrêter les cadeaux, les dindes et autres débauches de consommation. D’ailleurs Jésus aurait-il aimé tout cela?