Les chercheurs du monde entier s’y emploient : robotiser tout ce qui est possible, y compris l’homme, pas simplement ses tâches mais son organisme, son cerveau, sa peau, ses cellules, et même la vie éternelle. En attendant ses beaux jours promis pour nous disent commanditaires et scientifiques, l’actualité suffit: Uber et les constructeurs automobiles avancent à pas de géant pour arriver à la voiture sans chauffeur. Oui, sans chauffeur vous entendez bien, les malappris d’Uber, pas les chauffeurs, le patron, les actionnaires qui se sont servis de l’emploi offert à tant de gens divers dans leur guerre contre les taxis, voilà qu’ils veulent supprimer les chauffeurs et donc les dizaines, les centaines de milliers d’emplois, alibis de départ.
Cela me rappelle les hypermarchés, qui fin 90 début 2000 pour obtenir des ouvertures de nouvelles grandes surfaces, promettait la création d’emplois de caissières. Ils l’ont fait, et maintenant installent des robots. On n’arrête pas le progrès, n’est-ce pas!
Le risque pour Uber est que les chauffeurs s’aperçoivent de l’avenir radieux qu’Uber organise, et qu’ils arrêtent tous de travailler. Ils perdront leur revenu quotidien et Uber les millions de dollars qui chaque jour rentrent dans ses caisses, mais qui est le plus fragile à ce jeu? L’individu ou l’énorme machine à cash tout à coup stoppée avec ses actionnaires, ses banques, inquiets de voir le système déstabilisé? Science et argent, les deux monstres sans conscience. L’avidité de l’un égale l’orgueil de l’autre. Les mythes sont là, bien vivants, toujours vivants. Babel, le Veau d’or…
rajout: oui, il me semble évident que le principal atout d’Uber est la « civilité » introduite » par les chauffeurs d’Uber, et qui a d’ailleurs eu un effet sur les comportements des taxis: courtoisie, tenue (correcte exigée) etc… je veux bien croire que le robot sera propre et fonctionnel, mais nous aurons perdu la chaleur humaine et il n’ira pas jusqu’à sortir de son siège pour mettre la valise dans le coffre et ouvrir la portière du passager, il manquera le sourire, l’humain…