« Croyez-vous qu’ils prendraient le djihad si l’Occident était capable de proposer un idéal ?  » blog du 1° janvier

Après le désir de paix de Noël, voici le désir de paix que nous allons nous donner le 1° janvier à minuit 00,  et les jours suivants: Bonne Année, allons-nous  souhaiter, à nos proches, à nos collègues de bureau, aux voisins. Les chefs d’État iront eux-aussi le répéter à la télévision. Bonne Année, ritournelle rituelle. Dans notre for intérieur en le recevant, le croyons-nous ce souhait, donné de bon cœur, et quand nous le donnons, y croyons-nous ? N’est-ce pas un souhait que nous devinons sans portée réelle?

C’est cette sortie du réel dont parle mercredi 24 décembre, dans un bref entretien donné au Figaro, Jean-Michel Oughourlian, neuro-psychiatre, spécialiste du mimétisme: La violence a une puissance d’attraction, de contagion et d’émulation mimétique prodigieuses. Davantage encore avec la propagation de l’information via internet. (…)ils (les auteurs des attentats des marchés de Noël) donnent lieu à une surenchère, je vais faire comme lui, mais je vais faire mieux ou plus. Disciple et ami du philosophe René Girard dont Carnets Nord a édité le dernier ouvrage Achever Clausewitz, Jean-Michel Oughourlian explique que : les fanatiques qui combattent en Syrie sont notre image inversée, nous sommes en rivalité mimétique; ils nous considèrent comme le Grand Satan, pour nous, ils incarnent le Mal. On leur reproche de cacher leurs femmes, ils nous accusent de dénuder les nôtres.

Le geste mimétique, mais pas seulement, l’inversion des valeurs est redoutable nous dit-il: autres effets miroirs: à mesure qu’ils se radicalisent, l’Occident se défait de ses valeurs, les uns n’ayant pas peur de mourir, les autres ayant peur de vivre (de l’eau qu’ils boivent, de la pollution, de la vitesse sur la route, de la fumée, de la maladie…). Nous assistons à cet affrontement: ceux qui ont peur et ceux qui n’ont pas peur.  A l’évidence qui croyez-vous qui peut gagner?

Les solutions de Jean-Michel Oughourlian semblent simples, évidentes: C’est en réaffirmant nos valeurs et en étant plus solides qu’on pourra lutter. C’est le seul moyen. Et en cessant de pratiquer la dévalorisation du monde, du travail, de l’avenir. Si on propose un idéal, même abject, aux jeunes, ils prennent!(…)Croyez-vous qu’ils prendraient le djihad si l’Occident était capable de proposer un idéal?

L’avenir? je citerai cette phrase d’Alexis de Tocqueville, reprise par ‘Hanna Arendt : le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. L’Occident a une histoire mélangeant violences – mais y a-t-il un peuple sans violences?- et remarquables idées. Il a construit des valeurs humanistes essentielles. Arrêtons de nous flageller stupidement. Redevenons forts. Arrêtons de nous accuser de tous les maux de la terre. Les adversaires de la démocratie s’en chargent suffisamment.

N’ayons plus peur, n’est-ce pas! Croyons dans notre avenir.

C’est mon souhait de bonne année.

 

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