« nous sommes tous gentils! quelle blague. » Mes blogs précédents nourrissent moins le forum que les conversations au bureau. Le Monde, les hommes, l’humanité ne trouvent guère preneurs. « Regardez l’Histoire, les hommes se battent depuis toujours, sur tous les continents, à toutes les époques. Ils trouvent tous les moyens possibles pour se détester, s’entretuer. Les religions sont aussi leurs moyens de conquête, d’affirmer leur supériorité sur leurs voisins.Quand ce ne sont pas les religions, ce sont des idéaux qui sous prétexte de construire un monde idéal envoient la moitié de l’humanité au Goulag » Pas facile après cela de dire que nous sommes aussi tous possesseurs du noyau immaculé – voir le blog précédent- que la beauté est en chacun de nous.
Alors ? Un moment accablé par ces réflexions lapidaires et si évidentes, je jette un coup d’œil à mes interlocuteurs: ils sont jeunes, certains déjà pères ou mères de familles, ils sont courageux, entreprenants. Sont-ils désespérés, pessimistes, comme le laissent supposer leurs remarques ? Pourquoi faites-vous des enfants? Pourquoi vivez-vous? C’est cette réponse qui fuse: parce que c’est naturel, oui c’est vrai, je n’ai pas demandé à venir sur terre, mais c’est comme cela, puis une autre: parce que c’est bon l’amour, et encore: parce que je crois dans ce que je fais, dans ma famille, dans mes amis! Je défends un instant les religions, instruments aussi de civilisation, le christianisme a été d’un apport extraordinaire créant au cours des siècles les fondamentaux humanistes de l’Europe d’aujourd’hui. Et puis, les idéaux avant d’être dévoyés ont permis des progrès immenses. Je rappelle les notions de liberté, de fraternité, d’égalité toujours d’actualité.
Alors ce monde imparfait mérite quand même d’y vivre, qu’on y cherche une raison d’aimer, dans son sens le plus large? Sans naïveté quand même, les yeux grands ouverts, donne l’un en sorte de conclusion, provisoire sûrement! Mais j’ai aimé ces échanges, ils m’ont semblé justes, nécessaires, réalistes et idéalistes dans le même temps.
Et puis, aujourd’hui dimanche, intermède au musée des arts décoratifs, dans l’aile du Louvre, parcours des salles, depuis les retables aux mobiliers du XVII et XVIII ° siècles, puis celles de l’art déco, des arts modernes, la chambre à coucher et la salle de bains de Jeanne Lanvin … sophistication, beauté, luxe. Des mannequins de cire noire, sensuellement allongés, chargés de bijoux contemporains, voisinent avec d’autres bien vivants qui, sur un écran, défilent sous la verrière du Grand Palais. Je me fais la remarque que les années qui passent emportent ou consacrent une époque. Que reste toujours une certaine idée du beau liée à l’audace, au talent, à la qualité des matériaux…ça c’est le luxe!