…me dit quelqu’un en interne. Parler de beauté, de luxe, des pierres séculaires, de l’angélus, de la grâce, du laid et du beau. Pourquoi pas du Bien et du Mal! En ces temps ou tout est si dur, ou il y a 5 millions de chômeurs, tant de gens qui dorment dans la rue… diable, quelle accusation. Je les vois ceux qui se multiplient sur les bouches de métro, ceux qui envoient des CV à la recherche d’un boulot. Quand je peux, je leur donne ici la parole. Comme le colibri de Pierre Rabhi, je fais aussi ma part, pas assez évidemment. Mais la beauté ne m’appartient pas, du moins celle dont je parle. Celle que je peux voir y compris trop rarement dans le métro que je prends tous les jours, de ce jeune homme qui se lève pour donner sa place à une dame âgée, et rejoindre l’inconfort du métro bondé. Ou de ces cadenas que je trouve légèrement ridicules et plutôt laids, qui pourtant expriment aussi des sentiments qui font du bien.
La beauté, cela s’éprouve, se rencontre, dans le regard d’un inconnu. La beauté, c’est d’abord la confiance dans l’humanité de celui que je croise, quelque soit la situation, sa situation, la mienne. La beauté, c’est le colibri qui vole malgré la savane en feu pour aller déposer sa goutte d’eau, c’est le geste imprévisible, le sourire dans la peine. La beauté, c’est le regard de l’autre. La beauté est partout si on la cherche. Le noyau immaculé dans chaque être humain, me dit la psy voisine. Soyons sérieux. Ne nous cantonnons pas dans des idées toutes faites. La beauté est affaire de subjectivité. La beauté n’est pas un luxe, elle est nécessaire.