mais oui le sujet de conversation, brrr… qu’il fait froid, n’en est pas un si l’on sait qu’en 1987 ( il y a seulement 26 ans ) le printemps avait été aussi pluvieux et froid. Nous n’avons guère de mémoire finalement et c’est rassurant ; au café du matin, cela donne des raisons de parler à son voisin(e) de comptoir, d’entamer une conversation réchauffante.
C’est dans Libération de ce samedi 25 mai que je trouve des sujets de blog. En vrac, deux pages sur la mariage: Ceux qui n’y ont pas accès le réclament, ceux qui y ont toujours eu droit s’en détournent. Voilà qui remet les choses à leur place, sauf le bon sens. Je me garderai bien de commenter ce sous-titre du journal. Le sujet est trop grave pour le prendre au sérieux ici. D’ailleurs nos hommes politiques en perdent la tête, prodiguant des conseils gros comme des maisons » je conseille aux casseurs de ne pas se rendre aux manifestations » non je me trompe, » je conseille aux manifestants de ne pas aller manifester », non je me trompe encore « je conseille aux policiers de ne pas oublier de s’y rendre en nombre ». Mais de ce coté là, du nombre, le soir personne n’aura le même. Quand au ministre, ne se trompe-t-il pas de jour. Les casseurs c’était la semaine passée!
L’autre plaisir du journal c’est dans les deux pages suivantes. Que fait Libé me suis-je demandé? Une chronique d’Eric Decouty incroyablement apaisée sur le dernier livre de Marie de Hennezel: Mourir dans la dignité chez Robert Laffont, chronique qui ne s’enflamme pas devant cette étrange thèse: la vraie dignité, écrit-elle, c’est celle qu’éprouve la personne fragile que l’on vient soigner avec tact, douceur, et qui sent à travers gestes et regards qu’elle a toujours sa place dans le monde? Car il n’est pas rare qu’un ultime contact, une dernière parole permette au mourant de lâcher prise et de mourir. L’auteur de la Mort intime connait son sujet. Nous avons publié d’elle, il y a deux ans, Une vie pour se mettre au monde, ou avec Bertrand Vergely, elle aborde la vieillesse de manière régénérante.
Pour en finir avec mes étonnements, je dois passer à la page suivante du quotidien. La semaine …d‘Hubert Prolongeau. Le journaliste va au fil de l’eau, celle de la Dordogne ou il habite à mi-temps ( le veinard, mais cela se mérite). Iconoclaste à tout point de vue. Imaginez qu’il défend son ami Michel Apathie, qui depuis l’affaire Cahuzac, et sa position anti-Médiapart, est jeté aux orties par ses confrères; qu’il se moque encore du gouvernement de l’opinion, médias, sondages et mauvais temps, qui pense que l’impopularité est une politique. Donnez le temps au temps, rappelais-je dans un précédent blog. Cela me semble une sagesse des bords de la Dordogne.
Prolongeau termine par un éloge funèbre de Moustaki: j’aimais ses textes chantés par d’autres, mais sa voix m’ennuyait profondément. Quel aveu dangereux. Hubert Prolongeau prend décidément des risques. Puisqu’on en est là, j’en dirais autant pour moi de Brassens. Mais pourquoi Brel m’émeut-il toujours si fort!