Le quotidien Libération, samedi 18 juin, sur deux pages du magazine central, nous offre le portrait d’un libraire, installé depuis 30 ans avenue Franklin-Roosevelt, à Paris, en bordure des Chapms-Elysées.
extraits: Chaque jour il les observe, tous ces gens qui passent devant sa librairie. Toujours pressés. « vous avez vu? ça ne sourit pas beaucoup… »)…( c’est une petite librairie surchargés de bouquins coincé entre une boulangerie Paul qui ne désemplit pas et un salon de thé asiatique » qui marche si bien qu’il ferme à 16 heures« .
Au centre du dessin de Sempé, il y aurait ce personnage, barbe poivre et sel, l’air un peu dépité. Ignoré par la foule qui envahit les enseignes voisines. Cette année pour la première fois, il a passé des » journées à 0 euros« , des mois « jusqu’à moins 70% ».
On ne pratique pas ici le culte de la nouveauté. Le livre qu’il défend en ce moment? Les Chaussures italiennes, roman de Henning Mankel publié il y a deux ans. » Je joue ma réputation de libraire sur ce livre » est-il indiqué au-dessus de la pile. Pour attirer l’attention, il met met des étiquettes sur ses livres préférés: « fascinant » rire » superbe ».
Je vais arrêter là la lecture de l’article de Maria Malargardis. Le libraire, Emmanuel Delhomme a écrit un livre sur ses malheurs: « Un libraire en colère »paru chez l’Editeur, qui retrace ses envie, ses aventures, son immense déception. Sa colère aussi contre un système qui, pour lui, emporte ses contemporains et le livre dans un temps sans bonheur. Ou l’on s’étourdit, ou l’on n’est pas « disponible pour la lecture« . Ou l’on préfère avoir « 100 000 applications dans son mobile qu’un livre« . Pour quoi faire 100 000 applications? pourrait-il ajouter.
Emmanuel Delhomme est victime du temps qui passe, des chaines de magasins qui remplacent les petits commerces, les artisans. Mais il faut le défendre, défendre ses choix. Défendre aussi tout ce qu’apporte la littérature, les auteurs, le temps de lecture.
Pourtant dans le même temps, on ne peut refuser son époque, penser que c’était mieux hier. Il faut aussi trouver les moyens, l’énergie d’imposer ses goûts. Lui-même, -et je m’en souviens pour être passé devant sa librairie dès les années 80, être entré, avoir lu ses recommandations sur ses petites fiches manuscrites, avoir admiré ce qui était une façon originale de me guider- a su innover, a su trouver un moyen de me séduire.
Nous soutenons les Comptoirs culturels, ses « boutiques indépendantes de ventes de DVD, de CD, et pourquoi pas de livres. Nous vous avons parlé des Coups de coeur mis en place avec les Comptoirs culturels. Pourquoi Le Livre sterling ne les rejoint pas?