Dans mon blog du 16 Octobre, je présentais rapidement cet auteur colombien que publie Carnets Nord, notre société soeur consacrée au livre. Dans le supplément livres du Monde daté du vendredi 12 novembre, Nils C. Ahl qualifie ainsi l’oeuvre de l’écrivain colombien, à l’occasion de la publication en France de son roman, « Au commencement était la mer ».
Il ajoute: D’une pureté trompeuse, ce roman de Thomàs Gonzàlez est indéniablement la révélation des « Belles étrangères » dédiées cette année à la Colombie. Et plus loin il termine sa critique sur ces mots: Un livre d’une rare puissance.
Dans Libération du 11 novembre, Philippe Lançon raconte le parcours de cet écrivain qui publie en Colombie son premier livre en 1983, à 33 ans et qui vit de multiples boulots tout en écrivant sans cesse.
Quelques extraits d’ Au commencement était la mer, notés par Philippe Lançon:
« Le soleil orangé apparut lentement sur l’horizon. On percevait l’odeur de la viande cuite, les cris des chiens et des coqs. Salomon et son fils ramaient au large. Le monde brillait dans les yeux de J., fabuleux. »
« En général, la propriété ressemblait plus à un bateau immobile, sans destination précise. Ce n’était pas un problème aux yeux de J.; il n’avait jamais prétendu s’enrichir grâce à cette terre-c’était impossible, il le savait- et n’avait jamais aspiré , sous un climat si chaud, si luxurieux, au règne de la rationalité. En fait, il était venu ici pour fuir une certaine forme de rationalité avilissante, aussi stérile que le pétrole, l’arrivisme et le béton. »
« L’odeur profonde de la mangrove que le vent amène parfois. L’odeur musquée et résineuse des crabes morts pas encore desséchés (…) Et désormais l’odeur du bois tout juste coupé, mélangée aux vapeurs d’essence, l’essence qui stérilise, brûle et chasse la vie. »
PS. l’ordinateur ne permet pas de reprendre correctement l’accent sur le a de l’espagnol, bien entendu à l’inverse de celui figurant ici sur le nom de l’auteur.